Ma méthode pour gérer les exposants dans Clip Studio Paint EX
Illustrateur, auteur de BD, j’apprécie énormément Clip Studio Paint Ex, et son gestionnaire de texte qui offre une souplesse inégalée pour la gestion des textes (!) d’une BD dans un logiciel de dessin.
Il permet d’importer tout le texte d’une BD au format .txt, de gérer les bulles, de chercher + remplacer (très pratique par exemple pour changer le nom d’un personnage dans un album de 150 pages), et des tas de choses qui font gagner un temps fou dans l’édition des textes d’une Bande dessinée.
Néanmoins cet outil n’est pas parfait.
Il a quelques manques, il ne gère pas la transformation en majuscules,1 et n’est que moyennement intégré à l’écosystème Apple.
Surtout, il n’offre pas de solution simple pour mettre des éléments en exposants.2
Travaillant souvent sur des bandes dessinées historiques, scientifiques ou parlant de villes avec arrondissements, c’est une chose dont j’ai régulièrement besoin.
La solution propre consiste à utiliser une typographie intégrant les exposants, et à se souvenir des raccourcis clavier pour y accéder. On peut ajouter qu’en français les choses à mettre en exposant sont nombreuses : 1er, 2nd, puissances, etc.
En Bande dessinée, les typographies sont rarement complètes et les exposants souvent absents. Celle que j’utilise n’a, par exemple, pas l’option.
Comment j’ai contourné le problème
Après de longues réflexions, et avoir cherché moult solutions, je me suis arrêté sur une idée simple : créer une seconde typo uniquement pour les exposants, afin de ne pas avoir à m’embêter à superposer 2 pavés de textes avec tous les soucis d’alignement et de graisse inhérents.
J’ai donc dupliqué la police que j’utilise, puis l’ai renommée en « nomdetypo-exposant.otf » et l’ai ouverte dans un logiciel de conception de typographie.
Éditeurs de police
Les éditeurs de police sont des logiciels plutôt onéreux :
Fontlab coute 500€, Fontographer ou Glyphs 3 près de 300€… Fontforge est libre et gratuit, mais en anglais et pas très facile à prendre en main. Glyphs mini coute 50€, mais dispose d’une version d’essai fonctionnelle de 30 jours.
J’ai utilisé Glyphs Mini qui est inclus dans mon abonnement Setapp.
Glyphs mini est une version allégée mais très complète de Glyphs qui offre des options simples et très intéressantes pour les transformations à effectuer afin d’avoir une police dédiée aux exposants. Ses options d’export sont limitées aux polices web et au format Open Type (.otf)… que gère très bien Clip Studio Paint.
Les transformations :
Il faut donc :
- réduire la taille du glyphe
- remonter le caractère dans sa case
- et augmenter légèrement sa graisse
Voilà, c’est tout simple, cette solution n’a pas été réalisée par un typographe professionnel, et vous pouvez la reproduire sans risque majeur chez vous.
Faites vos transformations
Glyphs mini offre un menu Filtres avec une option Transformer, qui permet une mise à l’échelle et un déplacement sur les axes X et Y, et une option Épaissir le tracé, qui permet, comme son nom l’indique, d’épaissir le tracé afin que notre exposant ne soit pas plus fin visuellement. Ce qui rend l’opération extrêmement simple.
Les pourcentages de réduction (60% dans mon cas) et unités de déplacement et d’épaississement sont à tester en tâtonnant, selon votre typo, mais cela peut se faire sur un caractère. Une fois trouvés les bons réglages, il suffit de sélectionner tous les chiffres et les lettres, et de leur appliquer ces réglages, en une passe.
Ajustez vos approches
Pour bien faire, il faut aussi ajuster vos approches.
Éditez le crénage de vos caractères, pour avoir une belle approche dans vos paires les plus courantes3
Éditez les informations
Vous pouvez aussi éditer les informations de fonte, afin d’être sûr à 100% que votre police sera bien identifiée comme différente de sa version originelle.
Exportez et installez
Une fois exportée en .otf, il ne reste plus qu’à intégrer cette nomdevotrefont-exposant.otf à Clip Studio Paint Ex, en installant votre nouvelle police dans le système, ou en « l’ajoutant à partir de fichiers… »
That’s all
Chaque fois que vous rencontrez un élément à mettre en exposant, passez-le simplement dans cette police secondaire.
Cette méthode n’est bien sûr pas orthodoxe, mais c’est ce que j’ai trouvé de plus efficace et rapide pour mettre des éléments de texte en exposant.
N’hésitez pas à m’indiquer en commentaire si vous avez des solutions plus affinées ou satisfaisantes.
- Pour cela, je copie mon texte, lui applique une transformation en majuscules grâce à Alfred, qui le colle en majuscules. ↩
- Il me semble que Photoshop a une option qui le permet. Mais Photoshop est beaucoup moins pratique pour la gestion des textes. ↩
- Pour une utilisation dans Clip Studio Paint, si vous êtes trop pressé et négligez cette étape, ce n’est pas immédiatement dramatique , car vous pourrez toujours jouer avec la réglette « espacement des caractères » ↩